Le fondement théorique de la planification des soins à vie
7 January 2012
La planification des soins à vie est issue de l'intégration de trois disciplines distinctes: l'analyse expérimentale du comportement, la psychologie du développement et la gestion des cas.
L'analyse expérimentale du comportement
L'analyse expérimentale du comportement, qui réunit les domaines de la psychologie expérimentale et clinique, consiste en l'étude scientifique du comportement et des modifications comportementales. En comprenant les mécanismes du comportement, les chercheurs tentent de définir comment et pourquoi les individus réagissent de certaines manières dans des situations données.
Les principes inhérents à cette spécialité sont la théorie de l'apprentissage et la psychologie comportementale, disciplines reposant sur le recensement et la création de tableaux de comportements distincts afin d'en décrire les changements au fil du temps. Les comportements complexes sont déconstruits en actions spécifiques pouvant être mesurées de façon quantitative et analysées en relation avec la présentation de divers stimuli ou selon la façon dont réagit un individu dans une situation donnée.
Les techniques sur lesquelles s'appuie l'analyse comportementale sont également des éléments essentiels de la planification des soins à vie. Les planificateurs doivent être en mesure de fixer les objectifs et les besoins à court et à long terme des patients et ensuite d'expliquer clairement ces informations à toutes les parties concernées. Tout comme les tableaux de comportements renseignent sur les modifications comportementales se produisant au fil du temps, les plans de soins à vie font état de tous les besoins médicaux et les besoins en soutien et en réadaptation des personnes ayant subi de graves blessures.
La psychologie du développement
La psychologie du développement comporte l'étude des modifications sociales, cognitives et physiques qui se produisent pendant les années du développement de l'enfant et au-delà. Ce champ d'étude a défini plusieurs périodes critiques au cours du développement humain qui déterminent, en partie, les attitudes, les comportements, les relations et le sentiment de bien-être futurs d'un individu. La psychologie du développement tente d'identifier les effets du vieillissement en menant des recherches longitudinales et transversales et reconnaît que le cycle de la vie humaine est composé de nombreuses phases et non pas que de l'enfance et de l'adolescence.
Cette attention sur le cycle de vie et la modification de ses phases au cours du processus de vieillissement offre un fondement philosophique pour la planification des soins à vie. Un plan complet offre une continuité des soins tout en tenant compte des effets des caractéristiques individuelles du patient sur son handicap au fil du temps.
En plus d'offrir un fondement théorique pour la planification des soins à vie, la psychologie du développement a joué un rôle déterminant dans l'évolution de cette sous-spécialité. Au début de son histoire, les chercheurs, fondateurs de la planification des soins à vie, menaient des études chez les enfants atteints de paralysie cérébrale. En examinant avec les familles les recommandations de soins à long terme, les praticiens ont remarqué qu'il s'avérait difficile d'expliquer l'information de manière adéquate en raison de la grande complexité des besoins des enfants. Les parents, les thérapeutes, les éducateurs, les médecins et les autres personnes contribuant aux soins des enfants avaient besoin d'un outil de référence structuré et méthodique qui permet de résumer les recommandations et offre un guide à suivre pour l'avenir. Peu à peu, le cadre du plan de soins à vie est établi.
Le plan de soins à vie est devenu un document permettant aux praticiens d'identifier clairement les périodes importantes de besoins tout au long des phases de développement des enfants, ce qui, combiné aux limitations fonctionnelles de l'incapacité, oriente l'élaboration d'un plan de soins à vie personnalisé.
La gestion de cas
Un concept a émergé aux États-Unis au début des années 1970, au moment où des théoriciens du domaine de la gestion des cas ont reconnu l'importance de la prestation de services intégrés et coordonnés pour les personnes nécessitant des soins médicaux, de soutien et de réadaptation à long terme. Le plan de soins à vie était le type de document dont on avait besoin pour présenter l'information de manière complète et pourtant exceptionnellement détaillée sur les multiples besoins des patients ayant subi de graves blessures. Ce faisant, les gestionnaires de cas étaient mieux placés pour offrir leur aide et des stratégies efficaces et proactives pour la santé et le mieux-être des patients.
Les pratiques et les principes de base inhérents à la pratique du conseil en réadaptation, des soins infirmiers de réadaptation, de la psychologie de la réadaptation et de la gestion de cas ont atteint leur point crucial lorsque des normes, des doctrines et des méthodologies de planification des soins à vie furent établis.